Élise est là, avec rien d’autre qu’elle même, si ce n’est un sac avec inscrit dessus : « Dreamer »

Élise est une rêveuse du quotidien. Son imagination lui tient de compagne pour survivre aux drames. Son sourire et son rire sont ses plus

fidèles alliés : « Je peux pas m’en empêcher je souris tout le temps. Même quand je voudrais pleurer, je souris » dit-elle.

Quelle limite y a-t-il à l’amour ? Comment la parole peut-elle combler un vide, une nécessité de se remplir pour panser ? Panser l’absence

de l’être aimé, panser les blessures, panser le silence.

Élise prend tout l’espace : avec sa voix et avec son corps. Elle mobilise tous ses organes. Elle s’étale par terre, danse en l’air et se livre tout entière.
Elle parle fort ou murmure. Les mots s’échappent. Le flot d’Élise est sans répit et elle ne s’arrête que pour avaler, avaler la religieuse au chocolat, avaler le verbe, avaler l’autre.

S’accrocher aux mots, aux souvenirs, fantasmer, se fictionner pour surmonter, outrepasser et s’envoler. S’envoler pour ne pas tuer, ne pas tuer André ou ne pas se tuer.

Ce spectacle donne la parole aux femmes qui n’ont pas d’espace pour raconter, pour se dire. Et pour celles qui n’ont pas les mots, la fiction est là pour les inventer. L’intime se répand sur la scène pour au final, faire parler l’universel. Entre deux musiques, Élise se livre, maladroitement, mais sincèrement.